Les frontières entre l’art et l’ethnographie sont régulièrement brouillées, déformées, voire gommées. Ainsi, l’ethnologue, l’artiste et le marchand se confondent lorsque, par exemple, un spécialiste des techniques se concentre sur l’aspect formel de son terrain polaire ou lorsqu’une analyste des funérailles commande à des sculpteurs ghanéens des cercueils appelés ensuite à pénétrer le marché de l’art et les expositions.
Continuer En partager la chair, se vêtir pour la chasse, contre le froid.
Philippe Geslin, 2010
C-print sur polystyrène
Collection Philippe Geslin
Philippe Geslin est un ethnologue spécialiste des techniques et des gestes. Depuis quelques années, il se concentre sur l’aspect formel de son terrain polaire, brouillant les frontières entre art et science.
Continuer Ataa Oko, 2012
Craie grasse sur papier
Collection Regula Tschumi
Ataa Oko a été un fameux sculpteur de cercueils au Ghana. Durant sa retraite, il a été initié au dessin par l’ethnologue Regula Tschumi et incité à représenter les esprits liés aux funérailles. Depuis, son travail a été exposé au Kunstmuseum de Berne (2006-7) et à la Collection de l’art brut à Lausanne (2010-1). Dans cette nouvelle série conçue en 2012, les barbes et les pieds/sandales gigantesques figurent notamment des signes de pouvoir traditionnels.
Continuer Kudjoe Affutu, 2009
Bois, peinture, tissu, fils d’argent
Collection Regula Tschumi
Les Ga du sud du Ghana emploient volontiers des cercueils figuratifs qui font référence au métier du défunt, à
son totem familial ou à un proverbe.
A la demande de l’ethnologue Regula Tschumi, le sculpteur Kudjoe Affutu a créé en 2009 un cercueil d’un genre
nouveau, en forme de téléphone portable, destiné à être exposé en Europe.
Par ce travail de commande, Regula Tschumi met en scène à la fois l’intérêt qu’elle porte aux funérailles et
celui des Ghanéens pour qui le téléphone est devenu un signe de pouvoir ainsi qu’un moyen de photographier ou
de filmer les occasions importantes.