Un magasin d’électroménager pour entrer dans une métaphore polaire qui n’est elle-même qu’un prétexte pour parler de l’usage des images en anthropologie dans le cadre d’une réflexion sur le patrimoine culturel immatériel ? Bienvenue au MEN, le musée qui extrapole ! Et qui prétend encore et toujours qu’une exposition n’a pas à documenter docilement le réel mais qu’elle peut aussi le bousculer. Le visiteur est invité à dérouler ses propres associations, qui parfois correspondent à celles des concepteurs et parfois les débordent.
Chaque champ évoqué s’ouvre sur un ou plusieurs hors-champs qui à leur tour entraînent de nouveaux dépassements. Parce que le monde ne se laisse pas enfermer dans des classements, des modes d’emploi, des remises en formes, des désirs mimétiques ou des devoirs de mémoire mais qu’il se donne à voir et à comprendre à travers, entre et par-delà les manifestations croisées de ces codes convenus.
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L’Italianità est un concept figurant sur la liste du patrimoine culturel immatériel dressée par le canton du
Valais. Il désigne la contribution importante des migrants italiens à la vie économique, sociale et culturelle
du «Vieux-Pays» entre l’après-guerre et aujourd’hui. Par la même occasion, il rappelle que les «traditions» ne
renvoient pas à une hypothétique forme de pureté originelle mais s’élaborent à travers le temps, sur un mode
fait d’échanges, d’annexions, de relectures et parfois également de tensions.
En guise d’illustration, l’équipe du MEN a choisi de faire «parler» quelques produits alimentaires porteurs
d’Italianità. D’autres étendent la problématique de l’emprunt à des groupes migrants qui ont encore à faire
leur place.
Walter Hugentobler, 1976, Neuchâtel, Archives MEN
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Alain Germond, Neuchâtel, Archives MEN
Réfrigérateurs et congélateurs, une figure récurrente dans les expositions du MEN? De gauche à droite et de bas en haut : Le musée cannibale (2002), Pièces rapportées (2011, exercice réalisé par les étudiants de l’institut d’ethnologie), Le trou (1990), X- Spéculations sur l’imaginaire et l’interdit (2003).
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